L'université des Possibles
Effacement
L'effacement de la gauche
Nous sommes députés et sénateurs, fonctionnaires de l’État et des collectivités territoriales, chercheurs, universitaires, militants associatifs ; nous n’avons pas renoncé à faire vivre le débat public, pourtant la situation sociale et écologique du pays nous alerte.
À mesure que la France s’intègre dans la mondialisation néolibérale, les crises se succèdent (économique, sanitaire, environnementale…) avec ce qu’elles charrient de conséquences néfastes : délocalisation des industries, destruction des écosystèmes, effondrement de la biodiversité, casse des services publics pour financer les mesures d’« attractivité »…
Pourtant, la course à la concurrence généralisée est toujours aussi vive et les partis de gauche semblent incapables de transformer les colères populaires en espoirs d’un ordre social nouveau. Les ouvriers, pour la grande majorité d’entre eux, ne votent plus à gauche et les classes populaires ne s’identifient plus à elle depuis longtemps.
Impuissance
Proposer une nouvelle vision du monde
En focalisant leur attention sur la compétition électorale, les partis de gauche ont arrêté de penser les mutations économiques, sociales et politiques de notre société et ne parviennent plus à proposer une « vision du monde » cohérente et crédible.
Dans une société en crise, où il est de bon ton d’exalter la réussite individuelle et de mépriser les solidarités collectives, il est temps de proposer un autre modèle.
Autrefois existait une contre société de gauche, qui se manifestait par une multitude d’associations (sportives, de soutien scolaire, de musique, de collecte alimentaire, etc…) présentes un peu partout sur le territoire. Un grand nombre de Français avait ainsi une expérience concrète de l’action menée par ces associations : concerts, tournois de foot, cours du soir, etc… Certaines de ces associations existent toujours mais se réduisent comme peau de chagrin en raison du peu d’attention portée à la construction et à l’ancrage social des organisations politiques. S’inscrire dans le temps long de la construction idéologique et de l’ancrage social, voilà les conditions d’un véritable renouveau à gauche.
méthode
Une méthode
Ce sont les objectifs que nous nous fixons en créant dès septembre 2023 l’Université des Possibles. Celle-ci organisera des tables rondes, largement accessibles, et visant à répondre aux grands enjeux auxquels devra faire face le pays au cours du XXIe siècle : la réinvention du contrat républicain, la transformation écologique et la démondialisation de l’économie, l’invention d’une nouvelle coopération internationale.
Soucieuse de renouer avec l’éducation populaire, et fidèle à l’héritage des universités itinérantes promues par Jean Jaurès, l’Université des Possibles organisera également des événements populaires (cafés débat, conférences, banquet populaire) sur l’ensemble du territoire national, dans les grandes villes comme dans la France périphérique et rurale.
Université des possibles : "La gauche doit engager la reconquête populaire"
Notre tribune dans Marianne ici :

la méthode de la reconquête populaire
1
L’université organise des événements là où les gens vivent et travaillent, dans la France périphèrique et rurale aussi bien qu’urbaine, afin de mettre en lumière les problèmes rencontrés au quotidien par les habitants. Ces événements, appelés “Rendez-vous populaires”, leur donnent la parole.
2
A partir des problèmes quotidiens soulevés par les habitants lors de ces Rendez-vous populaire, des universitaires, chercheurs et élus sont invités à réfléchir lors de tables-rondes et podcasts. Non pas pour décider de ce qu’il faut faire mais pour donner des clés de compréhension, des exemples de luttes passées et mettre en lumière des leviers potentiels d’action.
3
Après le Rendez-vous populaire et la mise en lumière des différents leviers d’action, les citoyens décident de la façon dont ils souhaitent agir pour résoudre le problème qu’ils ont identifié.
Agir pour faire avancer une cause c’est toujours agir vis-à-vis de celles et ceux qui ont le pouvoir : que ce soit pour coopérer avec eux, négocier, s’opposer, construire à l’écart.
Retrouvez-ci-dessous les 4 modalités d’action possibles.
Agir
Les 4 chemins de l'action
dans le pouvoir
Coopérer en faveur d'une cause
Exemple : un ou une élu(e) se mobilise pour favoriser la prise de parole citoyenne sur les enjeux de l’intelligence artificielle sur la démocratie. Vous le soutenez en créant un collectif.
avec le pouvoir
Créer un rapport de force pour négocier
Exemple : vous souhaitez alerter sur la nécessité de mettre en place la régie publique de l’eau. Votre maire est peu sensibilisé sur ce sujet : vous lui adressez un courier, recueillez les témoignages d’habitants de communes en régie publique, faites circuler une pétition appelant au passage en régie publique, etc…
contre le pouvoir
S'opposer et refuser de négocier
Exemple : l’usine pour laquelle vous travaillez est sur le point d’être délocalisée. Vous vous mobilisez pour stoper la délocalisation, organisez des manifestations, des prises de parole en public, faites venir des médias locaux pour alerter sur la situation, etc…
hors du pouvoir
Construire et bâtir à l'écart
Exemple : vous organisez un banquet populaire, un concert, un ciné-débat afin de sensibiliser le public sur une cause ou tout simplement favoriser le lien entre les habitants du quartier.